PASSE A LA PRATIQUE !
I – Introduction.Alors, ça y est ? Vous avez créé votre avatar, vous lui avez écrit un
petit historique et vous êtes prêt à vous lancer dans le grand défi de
l’interprétation « In Game » ?
Oui, mais voilà, comment faire en sorte que votre création ne parle pas, ne combatte pas ou n’agisse pas comme les autres ?
En effet, c’est bien beau un historique, mais votre avatar ne le
porte pas placardé sur son front comme certains ont de gravé sur le
bras un tatouage « I love Moman ». Que vous veuillez en faire un pirate
sanguinaire ou une princesse volage aux nombreuses conquêtes, vous ne
pouvez pas réciter tout son C.V. à chaque fois que vous rencontrez
quelqu’un.
Je vous rassure, pas besoin de prendre des cours d’art dramatique
ou de théâtre pour y arriver. Et bien qu’il y ait autant de techniques
d’interprétation qu’il y a d’individus sur les terres d’Amakna, il est
facile de commencer avec quelques petits conseils.
Je me propose donc de passer en revue quelques techniques de base
avec vous. Vous verrez que certaines sont plus faciles à mettre en
application que d’autres. A vous de faire votre tri et d’utiliser ce
qui vous plaît le plus et même, pourquoi pas, d’en inventer d’autre.
Deux choses, encore, avant de commencer.
Si c’est votre première expérience dans le domaine de
l’interprétation, prenez un rôle proche de votre vraie nature, sans en
être la copie. En effet, il est plus facile à jouer sur le long terme
un tel personnage.
L’autre conseil à garder au premier plan, c’est de « sur-jouer »
votre avatar. En effet, alors que dans un film cinématographique, il y
a toujours une p’tite musique pour vous faire
chialer/sursauter/crisper/rire, dans notre cas nous ne pouvons pas nous
appuyer sur de tels artifices. Aussi, tout comme au théâtre, il ne faut
pas hésiter à en faire plus que nécessaire pour faire passer une
émotion.
Mais assez parlé, passons aux choses sérieuses…
II – Commencer en douceur.La première méthode pour entrer dans la peau de son personnage est
de se forcer à changer quelques mots de son vocabulaire pour teinter
les dialogues. Cette méthode offre l’avantage de prendre peu à peu la
mesure de son avatar et ne nécessite que peu d’investissement. Même
pour une personne habituée à interpréter son rôle, il est parfois bien
pratique d’utiliser cette méthode. Ne serait-ce que dans le feu de
l’action d’un combat où un automatisme de langage est plus efficace.
Les mots à remplacer sont des mots passe partout dont l’utilisation
est fréquente. Posez-vous donc la question : « Comment mon personnage
dirait … ? »
Voici une bonne base de départ sur les mots à changer dans votre façon de parler lorsque vous incarnez votre personnage :
- Bonjour ;
- Au revoir ;
- Merci ;
- Le cri de guerre en lançant un combat.
En effet, un personnage cérémonieux tel qu’un Iop donnerait du «
Bien le bonjour Dames et Sieurs », alors qu’un joyeux drille comme
notre Mirtille préféré dirait plutôt « Bisouuuuu ».
De plus, et bien que cela ne fasse pas parti du dialogue proprement
dit, il est utile de se poser la question de savoir comment rire ou
sourire.
Dans ce registre, on trouve bien mieux que le trop facile d’accès
et au combien banal « lol ». Essayez pour une fois de vous passer des
smilies et autres raccourcis du langage.
Vous pouvez déjà commencer à utiliser les onomatopées. Elles sont
nombreuses et permettent déjà pas mal de variantes d’interprétation. En
voici une liste non exhaustive :
- Le diabolique ‘Mouhahaha’ ;
- Le rire pincé d’une demoiselle ‘Hi hi hi’ ;
- Le rire contenu du timide ‘Hu hu hu’.
Mais vous pouvez aller encore plus loin sans faire vraiment beaucoup
plus d’effort en utilisant les dialogues d’actions. La coutume veut que
lorsque vous décrivez ce que fait votre personnage, vous encadrez votre
texte par des astérisques (« * »). Ainsi, tel que vous me voyez, je me
gratte la tête.
*se gratte la tête*
En appliquant ce principe de description d’action sur le rire même,
il vous est ainsi possible de trouver « le » rire de votre personnage,
celui-là même qui ne sera à personne d’autre.
Voici des exemples de ce que l’on peut faire en la matière :
- *ricane* pour les petits farceurs ;
- *pouf de rire* pour rire avec de la retenue ;
- *grince des dents* pour nos amis Sram ;
- *rire gras* pour les bons vivants.
Ca y est ? Vous avez votre rire et vos deux ou trois mots de
vocabulaire changés ? Alors, c’est le moment de vous lancer dans
l’aventure de l’interprétation. Apres quelques jours d’effort, vous les
utiliserez sans même y penser. A ce moment-là, vous serez prêt pour
utiliser les méthodes évoquées dans les chapitres suivants.
III – L’accent et le langage.
Une autre façon de rendre votre personnage reconnaissable entre
mille, c’est de lui donner un accent ou un tic de langage. D’ailleurs,
il n’y a qu’à voir comme cela fonctionne bien pour les Wabbits…
Ici, pas besoin de se compliquer la vie. L’accent peut se gérer
facilement en remplaçant un son par un autre. Faite des essais et
choisissez votre préféré. Il en existe déjà deux dans le jeu : les
Wabbits qui remplacent le « r » par un « w » et les Lenards qui
remplacent le même « r » par un « l ». Mais libre à vous de créer les
vôtres.
Deux autres exemples supplémentaires sont le zozotement et son
contraire, le chuintement, qui consistent à remplacer les deux
consonnes fricatives post-alvéolaires par leurs équivalentes
alvéolaires, et inversement :
- Zozotement :
- [ʃ] (le son « ch » comme dans « chacha ») devient [s] (le son « s » comme dans « ceci ») ;
- [ʒ] (le son « j » comme dans « juger ») devient [z] (le son « z » comme dans « oser ») ;
- Exemple : « Z’ai un seveu sur la langue. »
</li>
Chuintement :
[s] (le son « s » comme dans « ceci ») devient [ʃ] (le son « ch » comme dans « chacha ») ;
[z] (le son « z » comme dans « oser ») devient [ʒ] (le son « j » comme dans « juger ») ;
Exemple : « Je chuis chûr que ch'est l'odeur d'une roje. »
</li>
IV – Les attitudes au service du dialogue.
Les attitudes utilisent la même technique d’écriture que les
descriptions d’action. Aussi les astérisques doivent encadrer le texte
de description des attitudes.
Lorsque nous parlons dans la vie courante, notre voix n’est pas la
seule à véhiculer des informations. Notre corps entier participe sans
que l’on s’en rende compte à notre expression. Cela s’appelle le
langage corporel. Tout le monde a en tête l’archétype du méditerranéen
qui parle avec ses mains. Mais sachez qu’ils n’ont pas le monopole du
langage corporel.
Ainsi, pour vous démontrer à quel point les attitudes sont
importantes et changent complètement le sens du message, je vais
prendre la phrase banale que voici :
— Ha ! Te voilà.
Le dialogue est on ne peut plus simple et le ton reste résolument neutre.
Maintenant, je vais rajouter une série d’attitudes juste devant.
Lisez-le à voix haute, mimez l’attitude et remarquez votre tendance à
modifier le ton que vous utilisez pour dire cette même phrase de
dialogue.
*pose les poings sur les hanches et fronce les sourcils*
— Ha ! Te voilà.
Pour commencer, voici une attitude typique d’une femme attendant
son mari en retard et saoul d’avoir fait la tournée des tavernes au
lieu de rentrer après le travail.
*se prélasse lascivement sur le divan et regarde langoureusement l’arrivant*
— Ha ! Te voilà.
L’attitude employée ici laisse à penser que le corps-à-corps qui va
s’ensuivre se jouera à la pointe d’une toute autre épée que d’habitude.
*trépigne d’un pied sur l’autre, tape dans ses mains et sourit de joie*
— Ha ! Te voilà.
Ici, pas de doute, vous venez de voir le Père Nowel à l’instant même sortir de votre cheminée, les bras chargés de cadeaux.
Le but des attitudes est donc de décrire le positionnement du corps
pour simuler ce fameux langage corporel. Dans cette gymnastique,
n’hésitez pas à faire bouger toutes les parties du corps, il ne faut
pas avoir peur… ce n’est pas sale.
Les pieds ont autant à dire que les mains ou le visage. Ce n’est pas parce qu’ils sont dans des bottes qu’ils n’ont rien à dire.
Voici des exemples d’utilisation du langage corporel selon les parties du corps :
Les pieds : Shooter de rage dans une pierre, avoir les doigts de pieds
en éventail pour montrer son bien-être, danser d’un pied sur l’autre
pour montrer son impatience, se regarder les pieds quand on a fait une
bêtise, …
- Les mains : Menacer du poing, se frotter les mains de
contentement, se tordre les mains de nervosité, poser les mains sur ses
hanches en signe d’assurance, …
- Le visage : Froncer les sourcils de colère, bouche ouverte et
mâchoire tombante sous le signe de la surprise, plisser le nez de
contrariété, …
A suivre...